Ishin-denshin

Ishin-denshin (以心伝心)

I Shin den Shin, de mon cœur à ton cœur

Í Shin den Shin est une expression zen qui parle de la transmission directe et non verbale, de mon cœur à ton cœur, ou, de mon âme à ton âme, du Maître au disciple, dans une grande ouverture du corps et de son ressenti.

Pour vous situer dans mon parcours, nous avons suivi durant dix ans, mon compagnon de vie, Stéphan Daigle et moi, les enseignements d’un maître zen, Gilbert Luc Tissinié, « MuKiKu ». Nous avons étudié en tant que laïcs au monastère MuKiKu Zen-Ji. Ce maître zen, aujourd’hui décédé, a joué un immense rôle dans ma vie : il pouvait contenir ma soif d’absolu. Il me disait qu’il n’était pas nécessaire de boire la mer pour se désaltérer, qu’il suffisait de boire un verre d’eau…

Dans mon image, le Maitre, (chan, taoïste ou shintoïste) donne un verre d’eau à boire à son disciple dans un rituel de purification et de renouvellement. À leurs pieds, sous l’eau du lac, un mariage est célébré. Une autre union, représentée par un couple de yogis se déroule simultanément. Le précieux vase chinois alchimique bout en émettant de la vapeur : il illustre la transmutation de l’élément eau en élément air. C’est évidemment là une métaphore.

La connaissance me semble accessible universellement dès que l’esprit transcende la dualité. Grâce à mon vécu dans différents pays dès mon plus jeune âge, je suis ouverte et je vibre spontanément aux couleurs de différentes traditions spirituelles dès qu’elles m’apparaissent non duelles. Plus particulièrement à celles que l’on retrouve dans le bouddhisme zen japonais, le chan (le zen chinois des origines), le soufisme, le taoïsme, le shivaïsme cachemirien, le bouddhisme vajrayana (ou bouddhisme tantrique), mais aussi, dans les enseignements authentiques non duels du Christ.

Souffles II, III, IV, V, VI, VII

Dans cette série de tableaux, les yogis ou apprentis yogis font l’amour avec la Vie. Quand ils méditent profondément, ils ont parfois l’impression de mourir. Faire zazen c’est entrer dans son cercueil, leurs corps deviennent vaporeux et perdent parfois leurs limites.

Dans le cercle, le yin et le yang se pénètrent mutuellement, alors que le temps disparaît avec l’activité mentale. Isolés dans leur grotte ou leur maison, les yogis rentrent avant tout en union mystique avec l’existence elle-même. Le manque de liberté que peut ressentir intensément l’adepte dans son voyage initiatique est pourtant la porte qui le mène vers la liberté.

I Shin den Shin, from my heart to your heart

Í Shin den Shin is a Zen expression that speaks of direct and nonverbal transmission, from my heart to your heart, or, from my soul to your soul, from the Master to the disciple, in a great opening of the body and its feelings.

To situate you in my journey, we followed for ten years, my life partner, Stephan Daigle and me, the teachings of a Zen master, Gilbert Luc Tissini, “MuKiKu”. We studied as lay people at MuKiKu Zen-Ji Monastery. This Zen master, now deceased, played an immense role in my life: he could contain my thirst for the absolute. He told me that it was not necessary to drink the sea, that it was enough to drink a glass of water …

In my image, the Master, (chan, Taoist or Shinto) gives a drink of water to drink to his disciple in a ritual of purification and renewal. At their feet, under the water of the lake, a wedding is celebrated. Another union represented by a couple of yogis unfolds simultaneously. The precious Chinese alchemical vase boils by emitting steam: it illustrates the transmutation of the water element into air element. This is obviously a metaphor.

Knowledge seems universally accessible to me as soon as the mind transcends duality. Thanks to my experience in different countries from an early age, I am open and I spontaneously vibrate with the colors of different spiritual traditions as soon as they appear to me non-dual. More particularly to those found in Japanese Zen Buddhism, Chan (Chinese zen origins), Sufism, Taoism, Kashmiri Shaivism, Vajrayana Buddhism (or Tantric Buddhism), but also in the teachings authentic non-dual of Christ.

Breath II, III, IV, V, VI, VII

In this series of paintings, yogis or apprentices yogis make love with Life. When they meditate deeply, they sometimes feel like they are dying. To make zazen is to enter his coffin, their bodies become vaporous and sometimes lose their limits.

In the circle, yin and yang penetrate each other, while time disappears with mental activity. Isolated in their grotto or their home, the yogis return above all in mystical union with the existence itself. The lack of freedom that the adept can feel intensely in his initiatory journey is, however, the gateway to freedom.

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